27.12.2017
De la révolution d’octobre à la niaisirerie démocratique : cent ans après la révolution bolchévique
Le premier dîner-débat parisien des Lansquenets, annoncé par métamag avait pour thème le centenaire de la révolution bolchevique et comme orateurs Philippe Conrad, directeur de Nouvelle Revue d’Histoire et del’Institut Iliade et Gabriele Adinolfi, animateur du Projet Lansquenets et des think tanks Polaris(Italie) et EurHope (Europe).
Philippe Conrad a rappelé les événements qui ont produit la révolution russe, mettant l’accent sur son imprévisibilité totale. Il a raconté l’histoire de Lénine et a rappelé comment sa prise de pouvoir fut similaire à celle de Bonaparte ou de Mussolini.
Pour moi, le but de la soirée ne fut pas de tracer un bilan du communisme mais d’étudier trois choses cruciales:
- comment prend-t-il le pouvoir ?
- que reste-t-il de son idéologie et de sa méthodologie dans le système libéral cosmopolite et, surtout, quels sont les critères d’organisation et d’action communs à toute force désirant conquérir un pouvoir (église, jésuites, communistes, fascistes, sionistes).
La révolution bolchevique fut soutenue et financée par diverses centrales d’argent mais si les premiers capitaux, débloqués par Parvus, furent remis à Lénine avant la prise du Palais d’Hiver, la grande masse de l’argent, venant surtout de Wall Street, lui fut octroyée une fois pris le pouvoir. Jusqu’au moment d’effectuer son coup de force, Lénine était très minoritaire dans le parti bolchevique qui était lui aussi minoritaire dans les Soviets qui étaient minoritaires à leur tour dans le panorama russe.
Ce furent la décision et l’organisation de Lénine, ayant créé des révolutionnaires de profession et ayant choisi les ouvriers et les militaires comme fer de lance, qui permirent aux communistes de se prévaloir. Jusqu’à la veille ils étaient alignés sur le soutien de la révolution bourgeoise sur le modèle américain.
Il importe de retenir cette leçon, celle des minorités organisées moteurs de l’histoire, qui a été oubliée de la droite qui, bien qu’issue d’une culture anti-démocratique, s’enlise dans l’illusion démocratique.Pourtant, depuis la naissance de la démocratie, elle-même issue d’un régime précédent et donc née non des élections mais d’un choc socio-politique violent, il n’y eu qu’un seul cas de changement de régime par voie éléctorale, celui de l’Allemagne nationale-socialiste.
Tout changement démocratique (gouvernement de Mussolini, péronisme, gaullisme, seconde république italienne) fut le fruit d’un consensus conquis après avoir effectué un coup de force. Dans une certaine mesure le séisme formel qui a eu lieu sous Macron suit les mêmes lois, celles qui avaient été décrites par Mitterrand dans ses mémoires quand il affirma que pour gagner la majorité en France il suffisait de mettre d’accord 80 personnes.
Il n’y a plus aucun Palais d’Hiver à conquérir ni de révolution classique à envisager mais, quoi qu’on fasse, les critères pour toute affirmation durable et pour toute création nouvelle de pouvoir restent les mêmes qui ne sont pas ceux de l’illusion démocratique, laquelle a montré toute sa niaiserie quand 11 millions de voix ont été vécus comme un désastre, justement à cause de l’absence de tout principe fondamental.