24.10.2019
Posséder son discours : Les Nationalistes et le pouvoir, des idées à la politique
Auteur / autrice: Irene Dimopoulou
La politique de la faiblesse caractérise les mouvances de la Droite Nationale, qu’elle soit nationaliste, patriote, extrême ou modérée, simple mouvement ou parti politique.
On s’associe trop facilement au langage et à la perception que lui attribuent les adversaires que notre camp a longtemps failli vaincre dans la pensée de nos compatriotes Européens, pas parce que l’ennemi était supérieur mais à cause des graves erreurs commises, et par lesquelles on n’a presque rien appris. Et ce, surtout, je crois, à cause de la lâcheté qui gouverne la pensée et la vie des « vaches sacrées » de notre milieu. Une lâcheté qui cède la place aux Droites libérales et liberticides, et qui n’arrive ni à inspirer comme le font les Gauchistes, ni à séduire comme les Droitards.
Ce refus de tirer les leçons de ces années de marginalisation fait tomber des mouvements prometteurs, et fait enchaîner ceux qui croient à nos idées à des personnages qu’on sait ne pas être à la hauteur, mais qu’on n’ose pas faire descendre du piédestal où nous les avons mis nous-mêmes, il y a longtemps. Cette manque de volonté tient nos idées qui sont majoritaires dans plusieurs sociétés, à l’écart de la vie publique et jette de l’eau -et des milliers d’euros- aux coffres d’organisations qui n’existent que pour exister.
Les hommes de notre mouvance croient que posséder le pouvoir les rendra moins révolutionnaires, comme si le but d’un révolutionnaire n’était pas d’arriver au pouvoir. Là, ma réponse est que c’est à nous de construire la citadelle intérieure qui nous permettra de garder en-dehors les conditionnements adverses et de préserver notre trésor qui est notre âme. Ne gardons pas les belles idées que les écrivains que nous aimons mettent au monde, comme des fleurs mortes, pressées dans les pages d’un livre poussiéreux. Ne gaspillons pas l’effort de tous ceux, de Brasillach à Venner, qui ont cru à l’Idée d’une Europe libre et souveraine, et qui lui ont tout donné, même leur vie comme mes compatriots, Mikis Mantakas, et plus recemment, Giorgos Fountoulis et Manolis Kapelonis.
Si nos mouvances arrivent au pouvoir, on les accuse de populisme. Bien sûr, nos adversaires ne veulent pas que nous soyons auprès du peuple. Ils nous préfèrent à l’ écart.
Mais nous devons être populistes. Nous devons utiliser le langage que nos peuples voudraient écouter ; nous devons faire entendre à nos peuples que nous avons les mêmes cauchemars qu’eux, mais que nous voulons agir pour avoir la sécurité, la prospérité, et la liberté.
Changeons de syntaxe.
Je ne m’excuse pas du tout de croire à une Europe solaire et joyeuse, une terre où les Dieux voyagent de l’ Hyperborée vers le Sud de Delphes, d’Athènes, de Rome, de Marseille et d’Olympie.
Il me paraît toujours déraisonnable d’accepter que nous nous identifions aux « maudits » de l’Histoire. Certains se félicitent même d’être à la marge de la société, s’imaginant les gardiens d’un saint-graal. Quant aux leaders proclamés, ils se contentent d’être des chefs d’une Droite apologétique, victimaire, qui trouve nécessaire de se justifier de re-évangéliser nos peuples a l’existence même de nos nations. Quand on n’a pas le courage de revendiquer Alexander le Grand, les Croisades, la quête coloniale civilisatrice de l’homme Européen, comment trouver l’élan et la volonté de continuer d’exister et de créer la civilisation humaine, qui est la civilisation Européenne ?
Ce repli sur soi laisse place à la peur. On a peur de la chose même qu’on désire le plus : le pouvoir de mettre en œuvre nos idées. On a peur de faillir, de ne pas être aussi forts qu’il le faudrait. On a peur d’assumer nos responsabilités. On a peur d’être orgueilleux, à cause d’une fausse Chrétienté hypocrite qui n’a rien à voir avec l’esprit de sacrifice du soi qui a guidé notre continent de Leonidas à Christ l’élu. On a peur d’être à la hauteur, et notre punition est d’être gouvernés, jugés, maltraités par des personnes qui sont injustes, médiocres et malhonnêtes, mais qui, elles, n’ont pas peur d’imposer leurs principes, si mauvais soient-ils, à nos sociétés.
Beaucoup, en France comme en Grèce, parlent de l’union des Droites. Ils me donnent l’idée qu’ils attendent qu’on fasse un Woodstock des Droites et qu’on parte ensemble main dans la main vers le coucher du soleil. Cette journée est la meilleure qu’on verra. Unis, ne veut pas dire identiques. Soyons honnêtes avec nous-mêmes, car demain peut-être, nous n’existerons plus sur cette terre. La vérité nous rendra libres. Nos peuples ne demandent qu’une cohérence et une stabilité pour nous suivre.
Donnons une vision et un espoir à notre peuple. Nous ne sommes pas seuls, ils ne sont pas seuls.
C’était un autre octobre, le 7 octobre 1571 à Lepanto, quand nos bateaux, nos soldats, nous, Européens, avons arrêté l’expansion Ottomane aux mers Grecques sans pourtant mettre la croix que nos adversaires haïssent sous toutes ses formes, sur la coupole de Sainte Sophie. Cette fois faisons mieux que ça. Cette fois, ensemble, faisons de notre chère Europe, l’empire qu’elle est destinée d’être.